La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié les résultats de la septième période de l’appel d’offres dédié aux installations photovoltaïques au sol (PPE2 PV Sol). Cette session, qui visait à attribuer jusqu’à 925 MWc de capacité, a finalement retenu 103 projets représentant un volume total de 887,46 MWc, soit une légère sous-consommation de l’enveloppe initiale. Malgré cela, les chiffres révèlent une dynamique toujours soutenue du secteur, accompagnée de signaux intéressants en matière de compétitivité, de typologie des projets et de répartition géographique.
Une baisse légère mais notable du prix moyen
Le prix moyen pondéré de cette période s’établit à 79,09 €/MWh, marquant une diminution très modeste de 0,2 % par rapport à la période précédente. Si cette baisse reste limitée, elle confirme néanmoins une certaine stabilité des coûts dans un contexte encore marqué par des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les matières premières.
Il est intéressant de noter que les projets sur terrains agricoles ou à vocation agrivoltaïque (dits Cas 2 bis) ont été les plus compétitifs, avec un prix moyen de 76,11 €/MWh, tandis que les installations sur terrains dégradés ont enregistré les tarifs les plus élevés (84,19 €/MWh). Cette différence s’explique probablement par les contraintes techniques et logistiques spécifiques aux terrains dégradés, moins favorables au développement.
Une typologie de projets diversifiée
Sur les 103 projets retenus, 50 concernent des installations de moins de 5 MWc, représentant une puissance cumulée de 157,74 MWc. Cette présence significative de « petits » projets souligne l’ancrage local et la volonté de favoriser une production décentralisée. Les 18 projets classés en Cas 2 bis, quant à eux, cumulent 249,98 MWc, ce qui témoigne de l’intérêt croissant pour l’agrivoltaïsme, considéré comme un levier de développement durable alliant production énergétique et maintien de l’activité agricole.
La CRE attire toutefois l’attention sur certaines zones d’ombre réglementaires, notamment la définition de la « hauteur médiane » des installations ou encore le statut d’installations « d’élevage », sujets qui devraient faire l’objet de clarifications dans les futures éditions de l’appel d’offres.
Répartition régionale et principaux lauréats
Côté géographique, la répartition des projets interpelle. Les régions du nord de la France obtiennent 65 % des capacités attribuées, inversant la tendance traditionnelle où le sud dominait historiquement les projets solaires en raison de son ensoleillement plus favorable. Ce glissement peut s’expliquer par une meilleure disponibilité foncière ou une évolution des stratégies industrielles et foncières.
Deux régions sortent du lot :
- Centre-Val de Loire avec 189,1 MWc
- Nouvelle-Aquitaine avec 138,8 MWc
Concernant les lauréats, EDF se positionne largement en tête avec 119,3 MWc, soit environ 13 % du volume total, suivi de WPD (54,1 MWc) et Engie (45,4 MWc). Ces grands acteurs confirment leur leadership sur le marché français du solaire au sol, bien que l’appel d’offres reste également accessible à des développeurs de taille intermédiaire.
La prochaine période (8e) est d’ores et déjà programmée : elle se tiendra du 2 au 13 juin 2025, avec une puissance appelée de 925 MWc. Elle s’annonce stratégique pour confirmer les orientations prises jusqu’ici et poursuivre l’objectif national d’atteinte des 100 GW de capacité solaire installée d’ici 2050.
Qu’est-ce que le programme PPE2 PV ?
Pour rappel, le programme PPE2 PV s’inscrit dans la stratégie énergétique nationale visant à renforcer les énergies renouvelables. Il cible spécifiquement le déploiement de centrales photovoltaïques au sol. Dans ce cadre, l’État lance régulièrement des appels d’offres pour sélectionner des projets selon des critères comme le coût, l’impact écologique ou la nature du site d’implantation (zones agricoles, friches, etc.). L’enjeu est de booster la production solaire tout en garantissant un développement maîtrisé. Cette deuxième phase du PPE couvre la période 2021 à 2026, et constitue un levier important pour atteindre les engagements climatiques.